Perspectives catéchétiques : diagnostic de la crise et appel à l’espérance

Les cribleuses de blé. COURBET Gustave (1819 – 1877), huile sur toile, 1854. Conservé au Musée des Beaux-Arts de Nantes.

Le philosophe Jean Caron propose une approche sociologique de la question des perspectives en catéchèse et en catéchuménat. Il est intervenu sur ce sujet dans le cadre de la session Perspectives catéchétiques, « Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises » (Ap 2,17a).

Premier temps

Lire les signes des temps, entrer dans un travail de la crise

Heureux d’être avec vous ! J’ai été mis en mouvement par le chant qui m’a beaucoup plu et je trouve que le sondage qui a été lancé est bien parce cela dit à la fois notre situation : un peu de découragement – il faut quand même l’accepter en ce moment – et en même temps la volonté de regarder cela avec un peu d’humour et de distanciation. J’ai trouvé que c’était vraiment bien.

Je m’inscris avec ces magnifiques tapisseries de l’Apocalypse d’Angers dans votre thématique globale. Il m’a été demandé de commencer, ce que je trouve toujours beau, avec quelque chose peut-être d’un peu grave. Nous nous sommes accueillis les uns les autres tout à l’heure et l’idée est maintenant d’accueillir le réel. Accueillir le réel, le réel qui nous est donné à vivre, dans cette situation qui est la nôtre et qui par certains côtés est de l’ordre de la crise – on y reviendra dans un instant – et, de l’autre côté, de l’ordre du kairos : de ce que nous avons à vivre et qui peut se révéler un moment favorable si nous nous ouvrons avec foi, avec confiance dans ce moment qui nous est donné.

Tenture de l'Apocalypse, vers 1373-1382, Angers

Évidemment j’ai mis cette image pour commencer parce que, vraiment, on a parlé de crise. Il y a quelque chose qu’il faut regarder. Ce sont nos projets un peu en ruines ! Voyez ces ruines qui sont devant avec comme seul élément qui est maintenu droit, cette forme de croix du soubassement. C’est cette idée que, pour nous chrétiens, nous avons probablement à consentir à quelque chose comme un écroulement – ce que Höderlin dit – quelque chose qui est de l’ordre du péril que nous vivons tous au milieu de nos contemporains, dans cette situation. Et, en même temps, d’accueillir cette situation de péril comme quelque chose qui peut rendre possible un salut.

Maintenant, je vous montre la totalité du tableau dont j’avais utilisé un détail. Vous voyez, c’est saint Jean à Patmos par Poussin, qui est en train d’écouter ce que l’Esprit lui dit pour écrire l’Apocalypse. Il est dans un paysage qui est à la fois un paysage de ruines et en même temps un paysage qui ouvre à une certaine forme de paix, à une certaine forme d’expansion. C’est autour de cela que je voudrais que nous soyons conviés en ce matin, pour commencer.

Poussin, Paysage avec saint Jean à Patmos, 1640, Chicago.

Il nous est probablement demandé de faire l’inverse de ces trois singes. Vous savez que ces trois singes, cela renvoie à l’idée qu’à certains moments, il faut ne pas regarder, ne pas écouter, ne pas parler, pour entrer dans quelque chose comme une sagesse. Personnellement, ce que je pense avec vous dans cette session, c’est qu’il faut accepter de commencer à regarder ce qui nous est donné. Ensuite, il faudra probablement écouter et que, quand nous serons revenus chacun dans nos missions, il nous faudra accepter d’enlever les mains de notre bouche et de parler. Pour embarquer ceux auprès de qui nous sommes envoyés. Et je crois que nous sommes dans un moment où il est intéressant, c’était l’idée du SNCC, de revisiter l’Apocalypse.

Nous sommes dans un moment « Apocalypse », on aurait pu dire aussi nous sommes dans un moment « Exil à Babylone », nous sommes dans un moment « Exode » ! C’est bien que la culture de la Bible nous aide à vivre ces moments difficiles. Et je voudrais l’exprimer sous forme de quatre crises qui m’apparaissent évidentes.

D’abord cette crise de la COVID dans laquelle nous sommes et qui nous oblige à être à distance, ce qui fait que chacun d’entre nous, nous avons à accueillir le point où nous en sommes. Tous ces projets avortés, tous ces découragements, ces canettes qui ne sont pas tombées, ces billes de billard qui ne sont pas reparties, ces téléchargements que nous n’avons pas pu achever ! Et du coup, forcément – en tout cas, je parle pour moi – il y a quelque chose qui naît en moi. Je pense à ma mère âgée, je pense à mes amis soignants, je pense à ceux qui perdent leur boulot : jusqu’à quand Seigneur ? Jusqu’à quand cette situation va m’être imposée, je ne vois plus !

Puis la deuxième chose, bien sûr, c’est d’accueillir la situation actuelle de la catéchèse et du catéchuménat dans nos diocèses. On sait bien qu’il y a quelque chose qui nous pèse, il y a des choses difficiles, il y a des pannes de transmission qu’on connaît bien et sur lesquelles vous allez revenir.

Accueillir aussi la situation actuelle de notre Église. Qui est tiraillée, qui est appelée à l’espérance et qui en même temps voit bien tous ses manques, toutes ses fragilités.

Et puis, plus profondément, parce que nous ne sommes pas séparés du monde dans lequel nous sommes, accueillir la situation actuelle de l’histoire des hommes. Une situation dont il faut bien dire qu’elle est celle d’un avenir bouché par bien des côtés. Celle de l’apocalypse, au sens banal du terme qui fait que nous attendons non plus le progrès, mais quelque chose qui nous fait peur et qui nous paralyse.

Cette crise, je voudrais la mettre sous quatre éléments : donc d’abord la COVID. On a évoqué tout à l’heure en ouverture, cette phrase du pape et on a tous en tête cette célébration de la Semaine sainte au Vatican : la pluie, le vide. La tempête dans laquelle nous sommes démasque notre vulnérabilité et révèle ces sécurités fausses et superflues avec lesquelles, très souvent, nous avons construit nos agendas, nos propres habitudes, nos priorités. Il y a quelque chose qui a été arrêté, qui a été bloqué, qui nous met dans une situation d’incertitude.

27 mars 2020 : Suite aux mesures de confinement prises contre la propagation du coronavirus COVID-19 en Italie, Le pape François, seul sur la place Saint Pierre à Rome, lors de la bénédiction Urbi et Orbi. Vatican.

La deuxième chose, c’est bien sûr le Directoire pour la Catéchèse, la situation actuelle, la manière dont l’Église nous invite à revoir nos pratiques, à questionner nos attentes, à travailler autrement, à intégrer d’autres façons d’appeler, à s’ouvrir à d’autres types de personnes qui viennent à nous dans un contexte perturbé.

La troisième chose bien sûr, et je prends là la couverture du livre de notre évêque auxiliaire, le père Bruno Valentin : Rebâtir ou laisser tomber ? Nous avons tous été frappés par l’incendie de Notre-Dame de Paris et cette idée qu’il intervient dans le contexte de l’Église actuellement ; vous vous rappelez toutes les nouvelles qui nous tombaient dessus les unes après les autres depuis les trois dernières années et qui nous font nous questionner. Il y a quelque chose en nous qui a parfois envie de laisser tomber mais qui cherche du coup des raisons de rebâtir, des énergies pour rebâtir.

Et puis la quatrième chose, si, plus largement, on regarde la crise du monde : je ne cite que deux titres d’ouvrages. Jean-Pierre DUPUY : Pour un catastrophisme éclairé. Cette idée que le thème de la catastrophe est en train de venir énormément dans la réflexion de nos contemporains. L’idée que l’on ne sait pas où l’on va. Puis le livre de Richard LEAKEY et Roger LEWIN : La sixième extinction – Évolution et catastrophes : cette idée de la sixième extinction, cette préoccupation pour l’avenir du monde, le toit de notre maison brûle, l’avenir de la planète, notamment dans la dimension écologique.

Donc autour de ces quatre questions-là, il y a vraiment cette entrée dans le temps de la crise qu’il faut endurer.

Vous allez voir, je vais reprendre ces quatre éléments et à chaque fois je vais les introduire dans un carré.

La crise COVID

On peut en parler évidement abondamment, mais elle vient interroger toutes nos sociétés et chacun d’entre nous autour des quatre valeurs fondamentales sur lesquelles nos sociétés se sont construites. Et dont on voit mieux, par cette crise, combien elles sont fragiles.

D’abord, cette valeur fondamentale de la santé. Qui semble imposer tout finalement ! Et c’est bien en un sens qu’on arrête tout pour essayer de sauver des vies. Mais vous voyez bien, est-ce que la santé physiologique est le seul objectif ? Et qu’est-ce qui se passe lorsque la santé est mise à mal, quand on est confronté à la maladie, un vieillissement.

Le pôle de la croissance économique. L’idée que nous sommes dans des sociétés qui ont mis leurs objectifs dans le travail économique, dans la production de valeur. Et qu’est-ce qui se passe quand tout à coup ce travail est gravement affecté, quand les conditions de travail sont gravement remises en question ? Quand l’idée même de la crise, de l’effondrement du Produit Intérieur Brut commence à se poser ?

La question fondamentale de nos relations. Nous n’existons pas sans nos relations. Et tout d’un coup, vous l’avez senti avec la COVID, nos relations devenaient infiniment précieuses et en même temps infiniment précaires.

Et puis, bien sûr l’idée que l’homme ne vit pas que de travail. Il a aussi besoin de loisirs, il a besoin de culture, il a besoin de sens. Et ce que nous disent tous ceux qui travaillent dans le monde du cinéma, dans le monde de la culture, de l’évènementiel c’est que l’homme a besoin de ces temps où il se retrouve avec les autres. Où, à travers de la beauté, à travers la réflexion sur la vérité, la réflexion sur le bien, il s’interroge sur lui-même.

La crise de la catéchèse

Vous allez en parler, réfléchir et je ne veux pas prétendre, moi, apporter quelque chose de bien nouveau. Mais je crois, qu’on est là aussi, pris dans un carré. D’un côté on voit bien, c’est le chapitre X du Directoire, que la catéchèse a à vivre aujourd’hui et toujours davantage dans une situation de pluralisme et de complexité. Comment fonder une catéchèse qui puisse dire la bonne nouvelle du Christ dans tous les milieux, dans tous les groupes dans lesquels nous sommes, dans une société fondamentalement éclatée.

En plus, nous savons que cette crise de la catéchèse – je suis professeur – est prise dans une crise globale de la transmission où toutes les instances de transmission, l’école, l’Église, on pourrait dire aussi la communauté politique, sont en difficulté. Il faut inventer de nouvelles légitimités, il faut poser autrement l’autorité.

Et puis, cette crise de la transmission, elle est prise dans des mutations anthropologiques très profondes. Les enfants, les jeunes auxquels nous nous adressons, ils sont formatés différemment de nous ! Moi j’ai bientôt soixante ans, on voit bien combien les nouveaux médias , et vous avez vu tout à l’heure, on n’est pas tous à l’aise dans ces médias, ont un impact très fort sur leur capacité de concentration, sur leur intériorité. Il faut donc retrouver des voies, des chemins.

Et puis, le quatrième pôle, c’est la crise de l’engagement ! Vous êtes toutes, tous confrontés à cette difficulté : qui va porter la catéchèse ? Qui va accepter d’être responsable ? Qui va entrer dans les missions qui sont les nôtres ? Crise de la gratuité, de l’engagement. L’idée que beaucoup d’entre nous ne se sentent plus véritablement légitimes dans le fait de transmettre une bonne nouvelle autour d’eux.

La crise de l’Église

Je reprends l’image un peu forte de Notre-Dame. On voit bien que nous sommes entrés dans une nouvelle étape de la sécularisation. Beaucoup d’entre nous, beaucoup d’entre vous, vous avez été peinés, nous avons été peinés de voir que le président de la République, le Premier ministre n’avaient pas vraiment dans leurs radars tous ceux qui croient, tous ceux pour qui c’est un sacrifice extraordinaire de ne pas pouvoir se retrouver pour célébrer le Seigneur. Et on voit bien que la sécularisation du monde fait qu’aujourd’hui notre discours, nos structures ont du mal à exister dans nos pays développés.

Et puis la question bien sûr de la crédibilité des témoins. Quand on entend successivement tous ces mouvements auxquels nous avons tant donné, tant d’espoir, ces personnes qui étaient pour nous des phares et qui tout d’un coup se révèlent ambiguës, se révèlent pécheurs, voire gravement coupables ! Il y a quelque chose qui nous scandalise, vous voyez.

Et puis, bien sûr, le troisième pôle : on voit bien que notre Église est en recherche d’identité(s) avec, dans ce monde sécularisé, la tendance à se replier sur elle-même, à faire corps. En pensant une catéchèse, une action évangélisatrice uniquement pour ceux qui sont dedans ! Alors qu’il faut évidemment essayer de penser une identité plurielle, aller à la recherche d’une multiplicité de personnes dans une évangélisation large. Être une Église en sortie !

Et puis, là aussi, qui sont les ouvriers pour la mission ? La baisse des vocations, la difficulté de mailler le territoire, les endroits où l’on voit bien combien il est difficile de vivre. Sans parler des conditions matérielles de notre Église.

La crise de l’histoire. La complexité du présent !

Qui d’entre nous aujourd’hui peut être malin pour dire que le présent et l’avenir sont lisibles ? On voit bien qu’on n’arrive plus, qu’aucune machine permet de dire le sens de l’histoire ! Les grandes idéologies, les idéologies du progrès ont fait faillite pour l’essentiel. Nous sommes renvoyés à un présent dont nous sentons qu’il est insatisfaisant et en même temps qui n’est pas lisible dans sa perspective.

L’avenir est en question, on a du mal à voir vers quoi il va. On voit bien qu’il suffit d’un petit microbe pour que tout d’un coup, tac, tout soit cassé !

Le sens devient de plus en plus illisible et on ne peut même pas s’accrocher à une mémoire commune dont on sent bien qu’elle est éclatée de multiples façons. Et du coup, vous voyez, on est entré – et je crois qu’il faut l’accueillir tranquillement, il faut l’endurer – dans le temps de la crise. La crise, on en parle déjà depuis cent ans. Depuis au moins la guerre de 14, on est entré dans le temps de la crise, « le temps du monde fini commence », « Nous autres, civilisations, nous savons que nous sommes mortels » disait déjà Valéry.

Mais regardez ce que dit le pape :

« La crise est présente partout et à toute époque de l’histoire, elle implique les idéologies, la politique, l’économie, l’écologie, la religion. Il s’agit d’une étape obligatoire de l’histoire personnelle et sociale. Elle se manifeste comme un événement extraordinaire qui cause toujours un sentiment d’appréhension, d’angoisse, de déséquilibre dans les choix à faire ».

Pape François, Discours des vœux de Noël à la Curie, 21-12-2021

La crise est tout azimut ! Une étape obligatoire ! Un évènement extraordinaire : celle de la Covid. Vous voyez, il faut d’abord – ai-je envie de dire – se réconcilier avec cette idée que oui, nous sommes dans cette situation d’entre-deux et il nous faut l’appréhender, il nous faut la verbaliser.

Mais la crise c’est aussi le temps du discernement, le temps du choix. Vous savez que la crise, krisis, c’est un mot grec qui vient de Krinein c’est-à-dire le jugement, juger. Ça a donné l’esprit critique. Le critique de cinéma, c’est celui qui distingue les bons films des mauvais films. On a parlé tout à l’heure d’un passage au crible. Toute situation de crise est difficile parce que dans la crise, qui est d’abord un mot du vocabulaire médical (pensez à la crise cardiaque, pensez à la crise de foie), on a une confrontation au risque de la mort. Dans la crise, je découvre que ce qui est précieux ne va plus de soi. Ce qui est précieux et qui était indispensable pour moi, mon cœur qui bat tranquillement : tout à coup, entre le quatrième et le cinquième étage, il devient quelque chose de vulnérable. Du coup, face à la crise je dois toujours me poser la question : de quoi dois-je consentir à me défaire ? Qu’est-ce qui, dans ce que je vis, est porteur de mort et que je dois abandonner ? Qu’est-ce qui est porteur de vie ? Une crise c’est toujours quelque chose qui impose à la fois un pronostic et un diagnostic. C’est le moment de la prise de conscience, c’est le moment où les choses se décident dans la complexité de l’entre-deux. Du coup la crise c’est toujours un appel à changer, un appel à choisir.

Les cribleuses de blé. COURBET Gustave (1819 - 1877), huile sur toile, 1854. Conservé au Musée des Beaux-Arts de Nantes.

Je vous prends cette image parce que je la trouve très belle. C’est Gustave Courbet, Les cribleuses, cette image du crible. Le crible c’est ce par quoi passe un grain qui est enveloppé d’une balle, enveloppé d’une pellicule qui est inutile pour que le grain puisse tomber et se réaliser. Vous savez que dans l’Évangile, Jean-Baptiste parle de Jésus comme celui qui vient avec la pelle à vanner. C’est -à-dire, on opère un tri ! Quand on opère un tri, c’est toujours difficile. Quelle est cette pellicule de confort, de sécurité, de nostalgie que je dois abandonner ? Pour quelle possibilité de vie ?

Du coup la crise devient kaïros.

Comme dit Hippocrate : « Il y a crise dans les maladies, quand elles augmentent, s’affaiblissent, se transforment en une autre maladie ou se terminent ». La crise, c’est un moment du temps. Dans le chronos : le temps qui se déroule, le temps des horloges, il y a des moments favorables, des kaïros où quelque chose se laisse voir. Cela, on l’a beaucoup dit. La crise de la COVID, elle, ne fait pas apparaître des choses nouvelles. Elle grossit et accélère des évolutions, des catégories qui existaient déjà dans la société. C’est donc un moment où quelque chose se laisse voir, quelque chose change de sens. Quelque chose devient révélateur, devient signifiant qu’il me faut regarder pour être invité à le changer. D’où l’importance de s’arrêter, de verbaliser, de réfléchir pour être capable de s’orienter. Je prends cette phrase de Tomas Halik, vous savez qu’il a écrit quelques textes très forts pendant le confinement. Vous voyez là Tomas Halik dans sa bibliothèque, je trouve cela très beau.

« J’ai essayé de me réserver chaque jour du temps pour méditer sereinement (il parle de son confinement) et poursuivre ce que j’ai cherché à développer ces dernières années : une ‘’kairologie’’ (une science du kaïros), c’est-à-dire une interprétation théologique des évènements sociaux et culturels, une lecture contemplative des ‘’signes des temps’’. Cela me semble indispensable dans la situation actuelle ».

Lire les signes des temps, entrer dans un travail de la crise. Qu’est-ce que cette crise de la COVID, que j’ai vécue, que nous avons vécue là où nous sommes, m’apprend sur moi-même ? M’oblige à poser comme choix ? Qu’est-ce que j’ai discerné comme devant être abandonné ? Qu’est-ce que j’ai discerné comme étant précieux ? Qu’est-ce que cette situation de l’Église et cette importance de la transmission de la foi dans la catéchèse et le catéchuménat m’incite à laisser tomber ? Quels types d’attitude je dois abandonner ? Quels types d’attitude au contraire je dois essayer de valoriser ? Comment est-ce que nous changeons ensemble ? Et puis, face à un monde qui est confronté à la catastrophe, qu’est-ce que nous avons à faire ensemble pour ré-ouvrir l’avenir ?

Et du coup je reviens à mon image parce que je crois que c’est ça le moment Patmos. Le moment Patmos, c’est le moment où les communautés chrétiennes croyaient que ça y est, c’était arrivé ! Le Plérôme allait arriver, le Christ était ressuscité… et puis, il faut endurer, endurer le délai du retour du Christ, endurer les persécutions, endurer ces communautés qui se développent mais qui sont une minorité dans l’empire romain. Et alors, du coup, dans ce temps kaïrique, je regarde ce qui est en ruines, je dégage les ruines. Et dans ce dégagement des ruines, il n’y a plus qu’une seule chose qui tient debout, c’est la croix nue du Christ. Ce travail-là, c’est un travail éprouvant. Nous sommes dans l’épreuve. Il faut commencer par la regarder et ce n’est qu’après ce travail-là qu’on pourra redécouvrir, si l’on écoute, ce que l’Esprit nous dit : un avenir.

Nuage de mots

Quels sont les deux mots qui me marquent le plus après l’exposé que je viens d’entendre/de lire ?

Deuxième temps

Trois leçons pour traverser la crise

Un deuxième temps, pour faire une remontée, remonter !

« Là où gît le péril croît aussi ce qui sauve » (Hölderlin)

Qu’est-ce qui peut faire qu’en regardant quelque chose qui nous fait du mal, en regardant, en accueillant nos découragements, en accueillant le fait que le monde nous devient illisible parce que nous sommes au milieu de choses qui tombent, pourquoi est-ce que cela produit la possibilité d’un salut ?

Je vais le faire rapidement en trois leçons successives. Trois leçons pour traverser la crise.

Première leçon : la leçon d’Anselm Kiefer

Par un artiste plasticien allemand qui s’appelle Anselm Kiefer. Regardez simplement l’endroit où il est né, Donaueschingen, et la date, 8 mars 1945. Vous comprenez bien que c’est un artiste qui est né au moment même de l’effondrement de l’Allemagne et qui va devoir porter, durant toute son existence d’artiste, cette question : comment est-ce qu’on est encore sculpteur, comment est-ce qu’on est encore peintre après cette crise et cet effondrement ? Et il entre véritablement dans le travail de la crise, et je crois que le travail de la crise ça consiste, comme je l’ai écrit là, à consentir à l’illisibilité du monde.

Je prends cette image parce qu’elle me semble extraordinaire. Vous voyez l’artiste, à même son œuvre et vous avez l’impression qu’il construit un chaos de lignes et de couleurs. Cette idée qu’aujourd’hui nous sommes bien obligés de commencer par reconnaître ce caractère illisible du monde. Et même j’ai envie de dire, à mesure que nous cherchons à faire le diagnostic le monde devient encore plus illisible. Parce qu’à chaque fois, vous avez des interprétations différentes, qui prennent certains aspects de la réalité et pas d’autres.

Puis, du coup, je voudrais qu’on regarde cette œuvre étonnante. Vous voyez le titre : Fleurs de cendres, 1983-1997, ça prend du temps de faire un tableau comme ça. Vous avez vu qu’il utilise une multiplicité de matières et il fait une œuvre qui est absolument énorme.

Regardez la taille – c’est très flou – mais regardez la longueur de la toile ! Quand on regarde ce tableau-là – je ne sais pas si vous avez le même sentiment que moi – on est devant du gris, on est presque devant ce qui ne peut pas se laisser discerner. On a énormément de mal à savoir ce que cela dit, ce que cela exprime. Il y a quelque chose qui est de l’ordre du choc.

Ça ne ressemble à rien, pourtant ça s’impose par sa présence, ça ne cherche pas à plaire. Ça cherche à produire une espèce de morceau immense de réalité qui me saisit. À ce moment-là – si je veux, encore une fois, si je veux – je vais entrer dans un travail de déchiffrement, d’interprétation, d’herméneutique si vous préférez ce terme qu’on connaît bien. Devant une réalité confuse : être obligé d’interpréter.

Et là, vous commencez à voir que dans ce tableau émerge progressivement une forme, vous sentez qu’il y a une architecture de pièce : un plafond avec des murs de chaque côté, avec un sol. Et – pour ceux d’entre vous qui connaissent un peu leur histoire – vous reconnaissez la grande salle du Reich allemand de Hitler. Et le tableau vous dit quoi ? Vous dit : je regarde un monde qui devenu un monde couvert de cendres – ça s’appelle Fleur de cendres – qui est devenu complétement illisible. Et là, du plus profond de ma mémoire d’Allemand émerge quelque chose. Cette espèce de folie, d’orgueil du Reich qui s’est cru éternel et s’est développé dans une folie de puissance, dans une folie de mort. Et cette mémoire de l’Allemagne affleure à la surface. Vous avez vu, le sol est en train de se craqueler. Progressivement cette mémoire qui revient, qui est la mémoire du traumatisme, qui est la mémoire de l’horreur, progressivement laisse la place à quelque chose de nouveau. Je ne sais pas si vous voyez au premier plan, quelque chose comme une fleur. Et quand vous regardez l’œuvre dans sa totalité, vous vous apercevez – et je vous promets que quand vous êtes devant, c’est extraordinaire – que vous avez une réalité illisible mais avec un grand tournesol du haut jusqu’en bas, dont les racines sont en haut, dont la fleur est en bas. Comme pour vous dire : je dois regarder la réalité qui ne me plaît pas. La mémoire meurtrie de l’Allemagne, jusqu’à voir qu’émerge quelque chose de nouveau, fragile, précaire qui est une fleur. Quelque chose de vivant ! Dans ce tas de cendres, ce quelque chose de vivant, c’est l’avenir. Vous voyez, Kiefer, c’est constamment comme ça. Il vous fait faire ce travail d’entrer dans ce qu’il y a de plus dur à regarder pour vous faire découvrir quelque chose de vivant.

Il vous montre – pour vous catéchètes, c’est évidemment extraordinaire – le livre avec des ailes. Et ce livre avec des ailes, pour Kiefer, est tout à la fois la responsabilité de l’Allemagne – nous étions un peuple d’intellectuels, un peuple de philosophes, un peuple de savants et nous avons été capables de faire naître une civilisation qui a détruit – et en même temps, le livre, c’est le souvenir des autodafés, on a brûlé les livres. Et les livres sont restés le lieu où nous pouvons trouver de l’espérance. Ce lieu, dans une espace de prison bunker, où nous pouvons retrouver une énergie, une espérance. Et quand on regarde de très près les œuvres de Kiefer, on s’aperçoit de cela.

Qui sera capable de nous aider à lire le livre de telle manière que sa puissance d’envol redevienne vivante ? Qui nous permettra de faire le travail herméneutique suffisant qui nous permettra – dans la crise, sans la nier, sans idéologie facile – de nous élever vraiment ?

Deuxième leçon : la leçon de Laudato Si’

Ce travail-là, je voudrais maintenant le faire avec la deuxième leçon. Cette deuxième leçon pour traverser les crises je vais la chercher chez le pape François dans la méthodologie qui est la sienne dans Laudato Si’. Et vous verrez que dans votre session vous aurez cette ouverture sur Laudato Si’ et notre responsabilité particulière de croyant devant la Création.

Toute l’encyclique est construite sur le geste – jésuite, bien sûr. On commence par observer, on part de là où l’on est. Puis on cherche à discerner. La crise est le lieu du discernement : reconnaître ce qui est mort, reconnaître ce qui est vivant, séparer la balle du grain. Et, troisièmement – on regarde la crise, pas pour pleurer ! On ne discerne pas pour faire de la masturbation intellectuelle – on réfléchit, pour pouvoir agir ! Parce qu’on a une mission dans le monde.

Quand on regarde le plan de Laudato Si’ c’est extraordinaire.

  • Le chapitre I fait d’abord le diagnostic. Il faut d’abord s’arrêter, passer par le savoir, écouter les savants, les scientifiques. Et faire le constat d’une planète qui va mal.
  • Puis deuxième élément : chapitre II. On ne se contente pas de regarder un diagnostic difficile, on propose une ressource de sens, on propose l’Évangile de la Création. Nous les chrétiens, dans cette question qui est commune à tous les humains de la crise écologique, quelles sont les ressources qui sont les nôtres ? On va chercher un saint : saint François. On va chercher des textes bibliques : les premiers chapitres de la Genèse, des psaumes. On va chercher bien sûr le Christ qui apporte quelque chose pour les temps difficiles.
  • Puis on entre dans la compréhension de la crise écologique – chapitre III – et on fait apparaître une cause fondamentale. L’être humain s’est trompé de sens, s’est trompé sur ce qu’il est. Il a cru qu’il était au centre en se coupant de la vie et des animaux. Il faut remettre en question l’anthropologie anthropocentrique, individualiste et…
  • Ouvrir à l’écologie intégrale – chapitre IV.
  • Puis – chapitres V et VI – d’abord, il faut des lignes d’action. Et on ne pourra pas inventer seuls ces lignes d’action. Il faut entrer dans la conversation avec le monde. Il faut dialoguer avec le monde. L’Église doit retrouver, approfondir toujours davantage cette dimension de dialogue. Du coup, la clé va être l’éducation. C’est pourquoi la porte d’entrée qu’est la catéchèse, la porte d’entrée qu’est le catéchuménat sont particulièrement importantes dans ces situations de crise.

Ce que nous dit la leçon de Laudato Si’ après la leçon de Kiefer, c’est, d’abord, ne pas nier la crise ! Partager ce diagnostic commun ! Verbaliser ! Deuxième chose, avoir confiance dans les ressources contenues dans les Écritures, le patrimoine chrétien, dans toute l’histoire de l’Église. Être invités à approfondir ces ressources. Peut-être qu’on ne les a pas suffisamment approfondies. Comprendre les causes dans chacun des quatre domaines et y voir un appel à partager nos raisons d’espérer. La crise est un lieu qui est fondamental parce que c’est là qu’on reconnaît ceux qui espèrent s’ils le font de manière juste. Travailler à la mutation de l’Église, dans les deux sens que donne le pape François. Une Église hôpital de campagne et non pas guichet, et une Église en sortie qui va vers le monde, qui refuse la tentation de tous les temps de crise, de se crisper sur l’identité. Et puis, bien sûr, passer à l’action. Une action qui ne peut se faire que dans le dialogue avec d’autres, dans le partage avec d’autres, dans l’ouverture de processus dont on sait qu’ils seront longs ! Parce que si la crise est profonde, les processus seront longs.

Troisième leçon : la leçon de l’Apocalypse

Troisième leçon pour surmonter la crise, celle que vous allez évidemment approfondir tout au long de votre session. La leçon de l’Apocalypse.

C’est une ressource pour nous, une ressource pour aujourd’hui. Lire l’Apocalypse de telle manière qu’elle ne soit pas seulement destinée aux chrétiens du premier siècle ou du début du deuxième siècle, mais qu’elle soit destinée à nous aujourd’hui en 2021. Un livre qui s’adresse à nous comme individu : moi qui n’en peux plus, qui suis découragé, qui cherche à trouver mon successeur et qui n’y parvient pas, comment est-ce que je vois dans l’Apocalypse quelque chose qui est une ressource pour moi ? Comment je le vis comme peuple ? Comment je le vis comme Église ? Comment je le vis comme Église pour le monde ? Ce livre est en effet un livre pour temps de violences, pour temps de crise. Il est un livre pour temps d’illisibilité du monde ! C’est cette idée que nous devons accepter de consentir à dire : le monde est devenu illisible pour moi. Et donc ce livre est écrit pour ceux – et je crois que beaucoup de nos contemporains sont là – qui sont sur le bord du découragement. « Jusques à quand ? ». Vous savez, les étudiants – je suis très proche de mes étudiants, de mes anciens étudiants – c’est très, très difficiles pour eux. Pas seulement parce qu’ils ne voient pas leurs camarades et qu’ils ne peuvent pas boire un pot. C’est qu’ils ne voient pas où sont les raisons d’espérer.

Alors l’Apocalypse est un livre qui dit qu’il y a un avenir. C’est ça, la bonne nouvelle de la crise, c’est de pouvoir annoncer un avenir. Un livre qui me dit que Dieu est venu, qu’Il est présent ! Et mieux encore – dernière phrase de la Bible – Il vient ! Et du coup, notre responsabilité de croyant, c’est de passer du sens vulgaire du mot apocalypse – Apocalypse now ! – l’idée que l’apocalypse c’est la fin du monde à l’idée que l’apocalypse, c’est le temps de la Révélation. C’est le temps de la révélation des fils de Dieu.

Alors, je reprends Kiefer :

Bible, envole-toi !

Catéchètes, envolez-vous !

Vous êtes lourds, on est de plomb aujourd’hui, chacun d’entre nous, dans une Église de plomb, dans un monde de plomb. Comment est-ce qu’on fait dans les deux jours qui viennent ? Écouter la parole de l’Esprit pour que la Bible se ré-envole à nouveau. Qu’elle fasse éclater nos bunkers fermés. Ce dernier livre peut devenir pour nous le premier. Peut-être qu’il faut commencer, aujourd’hui, par le livre de l’Apocalypse pour ouvrir le grand livre. Vous voyez bien que ce livre me fait entrer dans une mémoire qui est celle de l’en-avant. Notre mémoire, la mémoire biblique, ce n’est pas raconter une culture d’avant-hier. C’est raconter une culture qui dit aujourd’hui la primauté de l’avenir. Chouraqui a traduit les Béatitudes en mettant En avant les pauvres en esprit, en avant les miséricordieux. Et du coup, chacun d’entre nous dans le catéchisme, dans le catéchuménat, dans la catéchèse d’enfants, nous sommes transformés de passeurs de choses passées, voire mortes – et il faut consentir à dire que peut-être certaines choses sont mortes : l’idée d’une chrétienté forte, etc. – en passeurs d’avenir.

Voyez, je mets ces trois images ensemble parce qu’elles m’ont frappé quand j’ai travaillé. Vous avez le livre avec les ailes – et je vous promets, Kiefer n’est pas un Père de l’Église – vous avez le livre avec l’aigle de saint Jean, et vous avez Tolkien Le seigneur des anneaux, l’aigle qui vient véritablement chercher Gandalf.

Il s’agit d’accepter de regarder, pour devenir maintenant – ce que vous allez faire maintenant dans la suite de la session – des hommes et des femmes qui acceptent d’écouter pour ensuite, bien évidemment, devenir capables de parler.

Regarder les crises, c’est avoir les yeux ouverts sur le monde. Dieu n’est pas venu pour les biens portants. Il est venu pour les malades. Il est venu pour les temps radieux, il est venu pour les temps difficiles. Il ne peut pas être absent des temps difficiles. Si le consentement au réel, l’accueil de nos fragilités, de nos pauvretés, de nos manques pouvaient nous ouvrir – vraiment – à la possibilité d’une entente, d’une écoute enfin de ces textes ! Parce que, évidemment, la Révélation n’a pas de sens si nous croyons que nous avons toutes les réponses. Si nous savons ce qu’est le réel, si nous avons tout organisé dans nos plans, à quoi bon une parole ?

Nous avons besoin d’une parole précisément parce que nous ne savons pas. À qui irions-nous ? L’insécurité dans laquelle nous sommes est donc la condition – probablement – d’un lâcher-prise. Lâcher-prise difficile, onéreux, pénible mais peut-être le creuset d’un Dieu qui veut enlever les pellicules mortes pour dégager le grain.

Et alors, entrer dans ce que l’Esprit dit à l’Église, c’est entendre ce que l’Esprit dit à l’Église dans la crise COVID actuelle, entendre ce qu’il me dit dans la crise de la catéchèse, entendre ce qu’il me dit dans un monde qui ne croit plus en l’avenir.

Le monde attend la Révélation de Dieu, des fils de Dieu. Un Dieu qui est amour, qui n’abandonne pas son peuple. Un Dieu qui vient. Et du coup, penser – aujourd’hui – cette ouverture à la Bonne Nouvelle c’est cela : Dieu nous envoie. Et, ce qui est extraordinaire c’est qu’il y a des enfants – comme dit Hannah Arendt – il y a des enfants à catéchiser, il y a des enfants à accueillir. Il y a des gens, on ne sait pas d’où ils viennent, qui frappent à la porte de l’Église comme catéchumènes ! Et nous avons reçu une mission : leur transmettre une Parole pour temps de crise qui donne confiance dans un avenir qui est un avenir de vie.

Quelques éléments bibliographiques :

  • La très belle retraite proposée par Christoph Theobald Présences d’Évangile. Quand dans une Algérie complétement meurtrie, il a lu avec quelques chrétiens d’Algérie – dans une situation beaucoup plus difficile que la nôtre en France ! – les évangiles et l’Apocalypse. Un livre ressource.
  • Et puis les deux livres de Dominique Collin, très beaux : L’annonce de l’Évangile est encore à venir, L’Évangile est inouï. Il faut faire entendre une Parole qu’on n’a pas encore entendue – nous-même engagés dans l’Église, évêques, prêtres, laïcs !
  • Et puis, bien sûr, l’Apocalypse de Jean. Si vous avez un peu de sous, vous pouvez vous acheter cette très belle édition qui parcourt les œuvres de la tapisserie d’Angers et qui travaille le texte de l’Apocalypse. Vous savez que le XIVe siècle en France a été un siècle extrêmement éprouvé avec la Peste qui a tué infiniment plus de personnes que n’aura tué la COVID à l’issue de cette épreuve très difficile. Et dans ce XIVe siècle l’Apocalypse a été vraiment une lumière.
Jean Caron, professeur agrégé de philosophie, diacre permanent du diocèse de Versailles

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