Rythmes scolaires : un bilan nuancé pour les écoliers
Un rapport effectué par le Sénat a été publié au début du mois de juin 2017. Il évalue la mise en place de la réforme des rythmes scolaires après 3 ans de mise en œuvre. Le bilan est nuancé.
Des constats d’organisation
À la rentrée 2016, sur les 60 400 organisations du temps scolaire recensées par le ministère de l’Éducation nationale, 65 % comptent neuf demi-journées de classe, sans dérogation (3h30 maximum par demi-journée, 5h30 maximum par jour, cours le mercredi matin).
Par ailleurs, à la rentrée 2016, parmi les communes ayant choisi une organisation du temps scolaire libérant un après-midi :
- 50 % libèrent le vendredi après-midi ;
- 30 % libèrent le jeudi après-midi ;
- 16 % libèrent le mardi après-midi ;
- 4 % libèrent le lundi après-midi.
Des points positifs
- Instauration d’un dialogue entre différents acteurs locaux avec une vraie recherche.
- Élaboration de projets éducatifs territoriaux.
- Mise en place dans certains endroits d’organisations originales.
- Certains professeurs trouvent intéressant d’avoir une matinée en plus pour y placer les apprentissages fondamentaux.
Des points négatifs
- Réforme manquée du point de vue de la méthode: précipitation dans la mise en œuvre entraînant un défaut de concertation, d’explication, de préparation et une absence d’évaluation.
- Rigidité de l’organisation inhibant l’innovation.
- Pas de prise en compte du calendrier annuel.
- Refus majoritaire de la part des inspecteurs pour ceux qui faisaient le choix du samedi matin. (pourtant possible). «le refus de réintroduire le samedi matin, pourtant réputé le plus favorable pour les apprentissages et qui permet aux enseignants et aux parents d’élèves de se rencontrer, n’est-il pas contradictoire avec l’objet même de la réforme ?»
- Coût important pour les communes non compensé par les aides de l’état.
- Pour 70 % des collectivités territoriales, difficultés persistantes dans la mise en oeuvre de la réforme pour l’embauche, la fidélisation, la formation des animateurs des activités périscolaires.
- Lle choix de regrouper les activités périscolaires sur deux après-midi à raison de deux fois 1h30 se traduit par des ruptures de rythme pour les élèves qui peuvent être dommageables. (la fréquentation des activités périscolaires est le vendredi beaucoup plus faible : de nombreux élèves sont livrés à eux-mêmes dès le vendredi midi).
- Pas d’évaluation pensée pour vraiment analyser les avantages pédagogiques en terme d’apprentissage.
- Inégalité dans les propositions des Activités périscolaires pour le contenu et les tarifs.
- Diminution du lien des enseignants avec les familles.
- Diminution du temps pour la formation permanente des enseignants.
- Réforme inadaptée à la maternelle.
- Le rapport précise qu’il n’est pas possible de déterminer si la fatigue constatée des enfants est due à l’organisation ou aux conditions sociétales.
Des recommandations
Pour les communes désireuses de revenir à 4 joursle groupe de travail recommande la définition d’un maximum horaire de 5h30 d’enseignement par jour, impliquant une réduction des vacances scolaires et mise en place d’un système de prise en charge de l’ensemble des enfants le mercredi.
- Pour les communes souhaitant conserver la semaine de quatre jours et demi, le groupe de travail juge indispensable de conserver l’accompagnement financier de l’État et des caisses d’allocations familiales et de permettre une souplesse accrue dans l’élaboration des emplois du temps scolaire afin de favoriser les initiatives et les adaptations locales. En particulier, il pourrait être envisagé de permettre à toutes les communes de placer la cinquième matinée de classe le samedi sans que cela revête un caractère dérogatoire. Libérer un mercredi ou un samedi matin par mois serait compensé par la réduction des vacances scolaires.
- Fonder toute nouvelle réforme sur l’expérimentation, l’évaluation et la contractualisation.
- Mener une évaluation scientifique du retour à une semaine scolaire de quatre jours et demi.
- Conserver le principe d’une semaine scolaire d’au moins quatre jours et demi à l’école élémentaire.
- Revoir le calendrier scolaire en en confiant la définition aux recteurs de région académique, avec une durée minimale de 38 semaines de classe.
Pour lire le rapport dans son intégralité