La participation des laïcs à la charge pastorale. Une évaluation théologique du canon 517 §2

Une brique de 500 pages sur le paragraphe 2 du canon 512 ! Quel pensum ! Eh bien non ! C’est passionnant et bien vulgarisé. Et puis cela concerne directement tous les baptisés.

La réflexion de François Moog est axée sur l’association de pénurie des prêtres et de participation des laïcs, association caractéristique « d’une ecclésiologie de type hiérarchique et d’une logique de suppléance », renforcée par « l’absence de la communauté chrétienne comme sujet de droit, d’initiative et d’action. »

Dans un parcours historique passionnant, l’auteur analyse l’évolution positive de la participation dans la liturgie puis souligne que l’action catholique a débuté sous le même signe d’une participation découlant déjà d’une pénurie du clergé ! Et de citer Hervé Legrand : « La crise des prêtres recouvre en réalité une crise du ministère de l’Église : c’est d’abord un problème d’ecclésiologie ». Il faut qu’adviennent des communautés locales « sujet » sans pour autant confondre synodalité et démocratie.

Pour sortir de l’impasse, François Moog prescrit un nouvel investissement dans la théologie de l’Esprit Saint qui établisse les croyants comme fils dans le Fils par participation à la vie divine. L’Esprit est agent de communion ecclésiale et c’est lui qui anime l’Église. Il faut donc accompagner théologiquement cette Église en train de se chercher, car « s’en tenir à des mesures d’exception en temps de crise, sans mettre en œuvre les moyens de discernement pour entendre ce que l’Esprit dit à l’Église, c’est se refuser les moyens d’une fidélité authentique à la tradition. »

Monique Hébrard

François Moog- Institut catholique de Paris – Théologie à l’Université, Editions DDB, 2010, 38 €, 489 p.