Pour une pastorale du Mystère Pascal, « forme essentielle » de l’existence chrétienne

francois-xavier-amherdtPour une pastorale du Mystère Pascal, forme essentielle de l’existence chrétienne : approches bibliques, patristiques et catéchétiques.

1. Le mystère pascal : aller au cœur de la foi

1.1. Le petit point central

« Si le Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vide, et vide aussi notre foi » (1 Co 15,14).

− Sans le petit point central, la roue du vélo de notre catéchèse tourne à vide, malgré tous les recyclages.

« Le mystère pascal de la Croix et de la Résurrection du Christ est au centre de la Bonne Nouvelle que les apôtres et l’Église à leur suite doivent annoncer au monde. Le dessein sauveur de Dieu s’est accompli « une fois pour toutes » (He 9,26) par la mort rédemptrice de son Fils Jésus-Christ. » (CEC, n. 571, cité par le TNOC, p. 35)1

Comme le labyrinthe des cathédrales (ou de Notre-Dame de la Route, maison jésuite), il s’agit de trouver, par la méditation de la Parole, la réflexion théologique et l’échange pastoral, le chemin vers le centre.

− Ces journées ne font au fond que prolonger la démarche souhaitée par la CEF en 2003 : Aller au cœur de la foi. Questions d’avenir pour la catéchèse2. Celle-ci visait – et vise toujours – à redéployer quatre grandes dimensions de la vocation missionnaire de la catéchèse :

1) l’inscription de l’acte catéchétique dans l’ensemble de la catéchèse ;

2) sa référence à l’initiation chrétienne ;

3) son lien à la célébration liturgique ;

4) et la responsabilité propre des communautés chrétiennes.

1.2. Des repères dans notre société liquide

− Plus que jamais, ce retour aux sources s’impose, dans notre société privée de repères solides et marquée par la fluidité ou liquidité chère au sociologue Zygmunt Bauman3.

Affirmer la centralité du kérygme, c’est désigner le phare qui guide le navire de l’Église et de la pastorale catéchétique, au milieu de la mer agitée par l’indifférence ou par la violence. Comme le dit Evangelii gaudium (EG) : « Toute la formation chrétienne est avant tout l’approfondissement du kérygme […] qui n’omet jamais d’éclairer l’engagement catéchétique » (n. 165).

− Valoriser la première annonce, ou la « seconde première » annonce, comme le disent nos amis italiens de l’Instituto catechetico de Verona, Enzo Biemmi en tête4, c’est continuer de chercher des voies appropriées pour rejoindre nos contemporains aux périphéries ou leur permettre de nous rejoindre, car l’évangélisation et l’engendrement sont toujours mutuels et bilatéraux, valables dans les deux sens.

1.3. Des passages de mort à la vie. Le mariage pascal

− Dans ma catéchèse matrimoniale, j’insiste toujours sur la dimension pascale de l’existence qui explique pourquoi le sacrement de mariage est une réactualisation adulte de la grâce du sacrement de baptême / confirmation (d’où le blanc, le cierge et l’eau).

− Les époux se donnent en Jésus-Christ le sacrement, en se donnant l’un à l’autre dans l’amour libre, fidèle, indissoluble et ouvert à la fécondité, parce que le mariage constitue une forme de mort et de résurrection. Il est pascal : mort à la vie célibataire pour être engendré à la vie de couple scellée par Dieu, leurs alliances échangées devenant image de l’alliance de Dieu avec l’humanité et du Christ avec l’Église, certes à leur humble mesure5.

− C’est la suite d’une succession de morts et de résurrections qui marquent toute existence humaine :

  • passage du non-être à l’être au moment de la fécondation ;
  • passage de l’état de fœtus dans le ventre maternel à l’être de nouveau-né distinct ;
  • passage de l’enfant dépendant à l’adolescent « boutonneux » ;
  • passage du jeune cherchant ses marques à la maturité adulte ;
  • le mariage est l’un des actes les plus mûrs et les plus libres dont l’adulte est capable, comme l’ordination ou l’engagement religieux ;
  • passage du couple à l’état de parents et aux différentes formes de générativité ;
  • passage de la retraite, entrée dans le 3e, 4e, 5e âges.

− Tous ces passages demandent du temps et ne sont jamais totalement achevés. Qui peut prétendre être jamais sorti de l’adolescence, de l’éternelle « adulescence » ? A-t-on jamais fini de comprendre de l’intérieur ce que signifie être mariés, ordonnés ou religieux ? On ne cesse de « devenir » parents, notamment lorsqu’on accède à l’étant de grands-parents.

− Les âges de la vie sont d’ailleurs brouillés et ne connaissent plus les délimitations que les psychologues, dans la ligne d’Erik H. Erikson6, voulaient leur assigner7

− C’est du reste selon cette logique anthropologique que nous pouvons concevoir que l’initiation chrétienne est à la fois close et ouverte, que le catéchuménat pré-baptismal se poursuit par une mystagogie post-baptismale qui est une catéchèse sans cesse « néo- catéchuménale » à chaque sacrement, à chaque étape de l’existence, à chaque année liturgique dans chaque nouveau milieu de vie8.

Proposition 1 : Il vaut donc la peine, afin de placer notre catéchèse sur des bases pascales, d’inviter les catéchisés de tous âges à repérer en toutes circonstances les expériences anthropologiques de passage de la mort à la vie, les petites morts et résurrections qu’ils connaissent et traversent. Cela confère de l’épaisseur existentielle à notre prédication et notre annonce.

1.4. Les « immortels » meurent aussi

− Notre vie est un cheminement dont le mystère pascal est la « forme essentielle ». Parce qu’un jour ou l’autre, malgré tous les rêves transhumanistes9, nous sommes nous aussi confrontés à la mort.

− Même les « immortels » meurent, les deux Johnny : Johnny Halliday le rebelle, qui disait à l’hebdomadaire La Vie : « Je suis né catholique, je mourrai catholique » et dont les funérailles à la Madeleine ont été le moment d’évangélisation le plus fort de 2017 ; et Jean d’Ormesson, l’élégant agnostique chrétien, qui affirmait lui aussi à La Vie : « Je désire mourir dans la foi chrétienne, si elle veut bien de moi ». Sa profession de foi dans le Dieu maître de l’espérance, au terme de son dernier ouvrage, Guide des égarés10 (pp. 117-118) vaut d’ailleurs le détour : « Ne tournons pas autour du pot. Je crois à une transcendance que nous avons le droit et l’habitude d’appeler Dieu et qui donne enfin un sens à l’univers et à notre vie […]. Le monde n’est que mystère. Un mystère sans avenir et qui ne fait que passer. Dieu aussi est un mystère. Un mystère à jamais. Un mystère qui ne passe pas […]. Dieu, absent et présent, est notre unique espérance. Et, en vérité, dans la beauté, dans la joie, dans la justice, dans l’amour, la seule réalité. »

Proposition 2 : Il me semble d’ailleurs que c’est par le biais de tels témoignages, comme aussi celui de Jean-Claude Guillebaud, Comment je suis redevenu chrétien11et La foi qui reste12, que la première annonce peut se faire auprès de nos concitoyens égarés.

− Quelle prédication peut-elle rivaliser avec ces dessins de presse d’Halliday arrivant en Harley au paradis auprès de Dieu le Père, tout inquiet de le voir désirer « allumer le feu » ??

1.5. La « forme pascale » de l’existence et de la foi

Si la catéchèse a pour fondement le mystère pascal, c’est parce qu’elle puise « sa source dans la Parole de Dieu » (cf. Directoire 1977, n. 94) et que toute la Bible est tissée sur la trame pascale de la libération de l’humanité arrachée à la captivité du péché et de la mort, telle que Dieu la révèle en sa pédagogie13.

− Si le mystère pascal est au cœur de l’initiation, c’est parce que « la narration et la liturgie pascale sont les lieux mêmes de l’initiation catéchétique » et que le processus initiatique est la condition pour que le mystère pascal « fasse écho », c’est-à-dire catéchise14.

− Si le kérygme pascal est le centre de l’acte catéchétique, c’est parce que celui-ci veut conduire chaque personne à la rencontre vivante avec la personne du Christ, mort et ressuscité, et lui permettre ainsi de mener une existence pascale tournée vers l’espérance par le souffle de l’Esprit.

− Ce qui va donner les parties suivantes de mon exposé :

2) Le mystère pascal est donc la « forme essentielle » de l’Écriture, au sens de sa visée de sens (chap. 2 : Le mystère pascal au cœur de l’Histoire du salut).

3) Il est la « structure fondamentale » de l’enseignement des Pères de l’Église (chap. 3 : Le mystère pascal au cœur de la catéchèse patristique).

4) Il informe tout l’existence et donc la catéchèse au service de la vie humaine (chap. 4 : Pour une spiritualité et une pédagogie pascale. Incidences pour les catéchistes et accompagnateurs du catéchuménat).

2. La pâque biblique comme passage de la mort à la vie

2.1. Une similitude de structure Ancien Testament – Nouveau Testament

− Il est frappant de constater le parallélisme de structure de l’économie du salut dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament. Dans les deux cas, il s’agit de la communion de vie offerte « unilatéralement » par Dieu aux hommes, malgré leur récalcitrance, en une alliance, une communio, qui s’établit grâce à un événement fondateur.

Dans la première Alliance, cet événement est la libération d’Égypte avec la traversée de la Mer Rouge et le don de la Loi au Sinaï, constitution du peuple d’Israël. La création par séparation (eaux / terre) en est comme la préfiguration.

Dans la nouvelle Alliance, c’est la mort et la Résurrection du Christ, avec le don de la Loi nouvelle inscrite sur les tables de chair par l’Esprit à la Pentecôte, à l’origine de l’Église.

À chaque fois, il s’agit d’un passage : passage à travers les flots mortels de la mer qui engloutissent le tyran Pharaon ; passage par la mort sur la Croix qui triomphe de la mort.

C’est la notion dynamique de pesah, à l’origine du mot « pâque » qui l’exprime : passage du Seigneur épargnant les maisons des Israélites à la vue du sang sur le linteau et les montants des portes (Ex 12,13.23.27) ; passage du Christ vers le Père par le don total de lui-même en versant son sang pour la multitude. Ces passages constituent la « matrice » des actes salvifiques de Dieu et sont ensuite réactualisés tout au long des deux Testaments.

− La traversée des eaux de la Mer Rouge et le séjour dans le rude désert forment la Pâque des Israélites, préalables indispensables pour atteindre la Terre promise, grâce à un nouveau passage à sec à travers le Jourdain.

La Pâque signifie donc l’arrachement à l’esclavage et à l’immobilisme peureux en Égypte, ne conduisant nulle part. Il faut sortir pour être libre. Ainsi, dans tout l’AT, les difficultés de la route correspondent à un temps d’épreuve, tenu pour nécessaire afin de vivre sans orgueil et sans infidélité des lendemains meilleurs. L’exemple le plus paradigmatique en est le retour de l’Exil de Babylone, qui renouvelle l’Exode et trace une route nouvelle à travers le désert, comme le clament les prophètes.

− La Pâque de Jésus se situe à un autre niveau : le Christ passe par la souffrance qui est l’expression de sa parfaite obéissance à la volonté du Père, marquant son existence depuis le début. Elle est entièrement « pour les autres ». Jésus va jusqu’au bout, il ne refuse pas de boire la coupe de la condamnation due à son attitude relationnelle envers les hommes et Dieu, qui déconcerte et dérange. Lui, le juste, l’innocent qui ne veut que le bien et la vérité de Dieu et de l’homme, se trouve associé malgré lui à la violence destructrice de l’humanité, dont il se rend pleinement solidaire.

Le Père ne regarde pas ce drame de loin, comme s’il attendait que son honneur lésé par le péché des hommes soit compensé par un excès de souffrance, ce que certaines théologies fallacieuses de la « satisfaction vicaire ou de la substitution » peuvent laisser penser. Il répond au « oui » du Fils par le « oui » de la Résurrection. Et il accorde cette vie plénière à tous ceux qui, avec une conscience plus ou moins claire, lient leur sort à celui du Christ. Tous, nous sommes ainsi appelés à ressusciter avec Jésus et à vivre dans la gloire de Dieu. En ce sens, la Pâque du Christ est notre salut. Il suffit d’accepter de nous laisser entraîner dans ce mouvement pascal, à la suite du Ressuscité, notre guide et notre premier de cordée, pour participer à la vie en plénitude.

C’est ce qu’expérimentent déjà les premiers témoins, comme Étienne, Pierre et Paul dont la mort, semblable à celle du Messie, participe de son œuvre salvifique.

− L’épître aux Romains résume cette identification au Christ qui nous est promise et qui constitue la forme pascale de notre existence : « Si nous avons été totalement unis et assimilés à sa mort, nous le serons aussi à sa résurrection ». Et « Si nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui » (Rm 6,5.8).

Objet principal de la première prédication chrétienne, lumière dans laquelle baignent les Évangiles, réponse du Père à la fidélité de Jésus, ouverture sur l’intimité de Dieu avec son Fils dans l’Esprit, fondement de la résurrection de la chair : oui, le kérygme de la mort et de la Résurrection du Christ est vraiment le centre de l’Écriture et le point décisif de la foi chrétienne (cf. 1 Co 15,14.17).

2.2. Dans l’histoire

− Il y va du visage même de Dieu : la théologie du mystère pascal est indissociable de la redécouverte au cours du 20e siècle du salut comme histoire15. Le Dieu de Jésus-Christ s’est engagé dans l’histoire des hommes. Il n’a pas le visage d’un seigneur médiéval offensé par les méfaits de ses sujets et dont il faudrait apaiser le courroux (« Minuit chrétien »). Il se fait chair, il risque sa vie pour rejoindre l’humanité dans les prisons du malheur et du péché. Le salut pascal est donc à la fois réconciliation, rédemption et libération16. Il convient donc de « détendre » le vocabulaire pascal17.

− Paul dit bien : « Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures » (1 Co 15,3). Le mystère pascal s’inscrit dans l’histoire, il écrit une strophe nouvelle au Psaume 136(135), le Psaume pascal par excellence : « Rendez grâce au Seigneur, il est bon : éternel est son amour. Lui seul a fait de grandes merveilles, car éternel est son amour. Lui qui fit sortir Israël d’Égypte d’une main forte et d’un bras vigoureux, car éternel est son amour » (Ps 136(135), 1.4.10-12).

L’espérance chrétienne ne se limite pas à une sorte de philosophie positive, un optimisme appuyé sur la conviction d’un avenir meilleur et sur les valeurs de la combativité et de la persévérance. L’espérance biblique se fonde sur une présence réelle, celle à nos côtés du Ressuscité. La foi pascale rappelle à notre monde, si sensible à l’absurde et au malheur, que le mal, le terrorisme, la guerre et la mort ne peuvent avoir le dernier mot, parce que le Christ les a vaincus sur le bois de la Croix. Et depuis la Pâque du Christ, l’histoire est orientée vers le Royaume, elle a un sens, une direction ultime, eschatologique.

2.3. Le mémorial liturgique

De ces actes salvifiques qui ne sont pas de nature mythique, comme le sont par exemple les cultes à mystères de l’Antiquité, de cette présence du Fils jusqu’à la fin du monde, la liturgie est la manifestation la plus éminente18.

− Là aussi, la structure des deux Testaments est similaire. Le repas pascal est placé avant la sortie d’Égypte, comme le repas d’adieu du Christ avec ses apôtres est institué avant qu’il entre dans la Passion. Ce sont des actes prophétiques qui anticipent de manière symbolico-réaliste l’événement fondateur imminent. D’autre part, ils sont institution d’un mémorial de l’événement qui sera toujours célébré : la fête de la Pâque vétérotestamentaire et l’eucharistie néotestamentaire.

− La Pâque des Juifs (Ex 12), avec l’agneau, les herbes amères et les pains azymes, est l’historicisation reliée à la dernière plaie d’Égypte du rituel pastoral du sang protecteur de l’Extermination et du repas familial de communion (Ex 12). Elle se mange « la ceinture aux reins, les sandales aux pieds et le bâton à la main » (Ex 12,11), car le mémorial offre la possibilité de réactualiser chaque année à Jérusalem la nuit sainte de la libération d’Égypte. Elle célèbre donc par le chant du Hallel (Psaume 113 à 118) la fidélité infrangible du seul vrai Dieu à son peuple en marche.

− La dernière cène se célèbre dans une atmosphère pascale, mais Jésus se substitue à l’agneau pascal. Jean ouvre ainsi solennellement la 2e partie de son évangile : « Avant la fête de la Pâque, Jésus sachant que son heure était venue, l’heure de passer de ce monde à son Père, lui qui avait aimé les siens qui sont dans le monde, il les aima jusqu’à l’extrême » (13,1). Il meurt donc sur la Croix au moment où on immolait les agneaux dans le temple de Jérusalem en vue du repas pascal. C’est la nouveauté absolue de ce que le Christ institue. « Le Christ notre Pâque a été immolé. Célébrons donc la fête, non pas avec du vieux levain, ni du levain de méchanceté et de perversité, mais avec des pains sans levain : dans la pureté et la vérité » (1 Co 5,7-8). Désormais, l’action salutaire et réconciliatrice du Seigneur n’est plus liée à un sacrifice cultuel comme le rite du sang, mais par médiation personnelle. C’est lui, le sang versé pour la multitude. C’est lui, notre Pâque. Dans l’unicité de la relation de Jésus avec Dieu, la spécificité de l’économie du salut néotestamentaire est fondée. Elle établit ainsi le caractère définitif de la célébration cultuelle de l’Alliance nouvelle.

2.4. Un « mystère »

− Le caractère unique de l’événement christologique est exprimé par la notion de mystère, étroitement liée au kérygme pascal :

  • Prêcher un Messie crucifié (1 Co 1,23) équivaut à « annoncer le mystère de Dieu » (1Co 2,1).
  • Le Christ est lui-même ce mystère de Dieu, comme le dit l’épître aux Colossiens : « Ils accèdent à la connaissance du mystère de Dieu : le Christ » (Col 2,2).
  • C’est le dessein éternel du Père, caché en Dieu depuis l’éternité, maintenant révélé (Col 1,26) dans le don d’amour du Christ, son sacrifice au sens latin du terme (faire sacré) (cf. Ep 3,1 ; Rm 16,25).
  • C’est par l’Esprit que l’événement pascal et le mystère de la Croix se révèlent comme lieux de rencontre avec Dieu. C’est la participation et l’inhabitation du Christ en nous, d’où naît le salut, qui nous touche au plus intime. « Dieu a voulu leur faire connaître quelles sont les richesses et la gloire de Dieu parmi les païens : Christ au milieu de vous, l’espérance de la gloire » (Col 1,27).

− Le terme mysterium vient du grec muô, rester bouche bée devant une telle manifestation. Il est traduit par le mot latin sacramentum, révélation visible du projet invisible du Père en Jésus-Christ, sacrement primordial ; par l’Église, son corps mystique prolongé, actualisé par les actes liturgiques sacramentels, œuvres de l’Esprit.

− Il faut savoir que l’expression « mystère » et mystère pascal », familière des Pères de l’Église, a été redécouverte récemment, grâce aux travaux de Dom Odon Casel (la doctrine du mystère)19. Le père Louis Bouyer, qui a publié en 1945 sa méditation de la Semaine Sainte sous le titre Le mystère pascal20, raconte qu’un auditeur l’avait félicité un jour pour son beau livre sur « le mystère de Pascal ».

La notion désigne l’ensemble du Mystère du Christ, depuis son incarnation, sa vie, son enseignement, sa mort, sa résurrection, son ascension et son retour dans la gloire. Il comporte toujours les deux faces indissociables de la mort-souffrance et de l’exaltation- résurrection. C’est ce que le père Pierre-Marie Gy désigne comme « l’unitotalité » du mystère pascal.

− La liturgie et la catéchèse ont aussi pu bénéficier des travaux du Mouvement liturgique d’avant le Concile, approuvés par les réformes de Pie XII en 1951 de la Vigile pascale, puis de la Semaine Sainte (1955). Ce qui a conduit au déploiement des trois jours saints et notamment de la Veillée pascale, au cœur de la foi, retrouvant la symbolique des quatre nuits de la liturgie juive (nuit de la création, de la ligature d’Isaac, de l’Exode et du jour du Seigneur). Et cela permettait de supprimer cette aberration de la célébration de la Vigile le Samedi Saint matin, avec une toute petite affluence de fidèles, à cause du respect strict du jeûne de Carême rompu au moment où le Christ ressuscite (liturgiquement).

− Cette notion de « mystère pascal » est très importante pour le dialogue œcuménique. En témoigne l’accord de la Communauté de travail œcuménique des théologiens protestants et catholiques allemands sur la notion de « sacrifice du Christ et celui de l’Église »21. Le terme « sacrifice » y est conçu comme don d’amour et acte d’obéissance du Christ auquel la communauté peut participer.

− Enfin, la notion de mystère pascal est consacrée par Vatican II, notamment par la Constitution Sacrosanctum concilium22 : « Mystère pascal par lequel « en mourant il a détruit notre mort, et en ressuscitant il a restauré la vie ». Car c’est du côté du Christ endormi sur la croix qu’est né « l’admirable sacrement de l’Église tout entière » » (SC, n. 5)

2.5. Conclusion

Ainsi, chaque page de l’Écriture est à lire dans cette perspective de l’histoire du passage de Dieu au sein de l’humanité, chaque récit évangélique est à envisager comme une narration pascale. C’est ainsi que la catéchèse peut devenir lieu de résonance de la Parole pour la conversion individuelle et la transfiguration communautaire.

Proposition 3 :

  • Aborder toute péricope biblique selon le point de vue pascal de la libération.
  • Quel salut Dieu y manifeste-t-il ?
  • Mettre des lunettes herméneutiques pascales.

3. Le mystère pascal chez les Pères de l’Église

3.1. Quatre niveaux de sens

− On ne comprend la fête de la Pâque chez les Pères de l’Église qu’en tenant l’unité du mystère pascal. On y repère différentes harmoniques complémentaires, selon les quatre sensus de la lecture spirituelle :

1) Première composante historique : la sortie d’Égypte et le sacrifice de l’agneau pascal.

2) Deuxième niveau sacramentel, mystique ou allégorique : la Passion du Christ et son passage (transitus) vers le Père par sa Résurrection.

3) Troisième niveau, moral, tropologique ou spirituel : la conversion individuelle et la vie pascale dans le mystère central de la foi.

4) Quatrième niveau, eschatologique ou anagogique : le baptême et l’eucharistie par lesquels nous est déjà promise la vie éternelle23.

Proposition 4 : À l’exemple des catéchèses patristiques, explorer devant chaque texte à coloration pascale les quatre niveaux de signification du mystère.

3.2. Baptême et renaissance

− Chez de nombreux Pères comme Jean Chrysostome (Sermon sur la fête de Pâques, 5), l’association de gestes du baptême avec la mort et la résurrection du Christ, avec l’engendrement de nouveaux baptisés et le repas eucharistique, ont fait de la fête de Pâques le foyer étincelant de toute la foi chrétienne : c’est là où elle s’engendre par la grâce de l’Esprit.

Grégoire de Nazianze associe la procession aux flambeaux et les vêtements blancs que portaient les baptisés jusqu’au dimanche suivant Pâques, dit in albis, à la lumière céleste angélique et trinitaire, source de toute illumination (Discours, 45,2).

− De même, une homélie du 4e siècle, inspirée d’un Traité d’Hyppolyte sur la Pâque, affirme la portée eschatologique des lumières pascales : « Voici que les rayons sacré de la lumière du Christ resplendissent, les purs flambeaux de l’Esprit se lèvent, et les trésors célestes de gloire et de divinité sont ouverts, la nuit immense et obscure a été engloutie, les sombres ténèbres ont été détruits dans cette lumière et l’ombre triste de la mort est rentrée dans l’ombre […]. C’est pourquoi, pour nous qui croyons au Ressuscité, s’instaure un jour de lumière, long, éternel, qui ne s’éteint pas, la Pâque mystique, célébrée en figure par la Loi et accomplie effectivement par le Christ, la Pâque merveilleuse prodigue de la divine vertu et œuvre de la divine puissance, fête véritable et éternel mémorial, impassibilité qui sort de la Passion et immortalité qui sort de la mort, vie qui sort du tombeau et guérison qui sort de la plaie, résurrection qui sort de la charité et ascension qui sort de la descente [aux enfers]. »

3.3. Pâque commémorative

Nous disposons d’une description des rites à Jérusalem, grâce au Journal de voyage d’Égérie (333)24 et à un lectionnaire arménien, le Codex arménien Jérusalem25. Ceux-ci montrent le déploiement de la Semaine Sainte que la liturgie permet de commémorer, avec le risque peut- être d’une « certaine division du contenu unitaire de la Pâque » (R. Cantalamessa).

  • Dimanche : procession des rameaux depuis le Mont des Oliviers, avec la redditio symboli des catéchumènes.
  • Mardi : lecture du discours eschatologique (Mc 13, 5-57) au Mont des Oliviers.
  • Mercredi : récit de la trahison de Judas (Mc 14,10-11) au Saint Sépulcre.
  • Nuit de jeudi à vendredi : en vigile à Gethsémani (Mc 14,32-52). En certains endroits comme en Syrie, institution de l’eucharistie (Aphraate le Sage persan, De la Pâque).
  • Vendredi : le matin, parution devant Pilate et flagellation (Mc 15,2-10) ; à midi, monstration du bois de la croix, puis lecture du récit de la Passion accompagnée des prophéties de l’Ancien Testament.
  • Samedi matin : jeûne en souvenir de l’absence de l’Époux (Mc 2,20) et de sa descente au Shéol.
  • Vigile pascale : à l’Anastasis puis au Martyrium, ouverte par le lucernaire, puis 12 lectures de l’AT, puis baptêmes et première célébration de l’eucharistie.

3.4. La synthèse d’Augustin : mystère et sacrement

− C’est sans doute saint Augustin qui permet le mieux la synthèse des différentes compréhensions de la Pâque, en voyant la veillée pascale comme « la mère de toutes les saintes vigiles, durant laquelle le monde entier se tient en éveil » (Sermons, n. 219) et en aidant à montrer comment passé, présent et avenir se conjuguent dans le mystère pascal.

− Augustin ne se satisfait pas de conceptions populaires, issues notamment de la Lettre de Méliton de Sardes (138-161) sur la Pâque26, qui assimilent surtout la Pâque avec le grec paschein, « souffrir », et mettaient donc l’accent principal sur la Passion du Christ.

− Comme Origène (Sur la Pâque), Jérôme ou Grégoire de Nazianze, Augustin renouvelle la compréhension de la Pâque comme transitus, « passage », en revenant à l’Écriture, notamment à Jean, avec le double passage de Jésus à son Père (Jn 13,1) et le passage de celui qui croit en Jésus-Christ de la mort à la vie (Jn 5,24). Selon lui, la célébration de la Pâque associe l’événement pascal, sa signification christologique et sa portée existentielle. Telle est la visée du mysterium – sacramentum. « On célèbre un sacrement lorsqu’on fait mémoire de l’événement de telle sorte que la signification est perçue de ce que l’on reçoit saintement. Ainsi nous célébrons la Pâque non seulement en rappelant l’événement, c’est-à-dire la mort et la résurrection du Christ, mais en n’omettant rien de ce qui est attesté à son sujet et qui donne au sacrement sa signification.

Car si l’apôtre peut dire : « Il est mort pour nos péchés et il est ressuscité pour notre justification » (Rm 4,25), c’est que dans la Passion du Seigneur et dans sa résurrection est sacralisé notre passage de la mort à la vie. » (2e Lettre à Gamarius, Epist. 55, 1, 2).

− À la conception de Pâques – sollemnitas s’associe celle de Pâques – sacramentum : c’est plus que la « simple » célébration joyeuse de la Résurrection, c’est la réalisation même du passage du Christ à jamais soustrait au pouvoir de la mort (cf. Rm 6,9) qui permet la transformation personnelle du croyant dans la vigile nocturne. La répétition annuelle de la fête n’a de sens que si le chrétien refait le transitus de son baptême « d’Adam au Christ, du vieil homme à l’homme nouveau, du vieux levain aux azymes, du vieux au neuf »27, des jours d’ici-bas au jour unique qu’est le Christ. Ainsi, mémoire de l’événement, signification christologique et portée existentielle se conjuguent.

3.5. Le temps pascal et la mystagogie

− La lumière, le feu et l’eau, ainsi que le lait et le miel donnés aux nouveaux baptisés comme à des enfants en signe de la terre promise (cf. Tertullien, Contre Marcion, I, 14,5), manifestent la transformation de l’univers, anticipée par celle des baptisés.

− Le mystère pascal s’épanouit dans les 50 jours jusqu’à la Pentecôte, pendant lesquels les catéchèses mystagogiques (Cyrille de Jérusalem, Ambroise, Jean Chrysostome) permettent d’entrer plus profondément dans l’intelligence du mystère (agogô, conduire dans) et inaugurent le temps du Royaume.

Proposition 5 :

  • Faire le plus régulièrement possible des catéchèses mystagogiques pour les néophytes comme pour les autres baptisés durant les sept semaines du temps pascal, afin de susciter « la joie du désir spirituel » (Saint Benoît, Règle n. 49, Des bienfaits de l’ensemble du Mystère pascal tourné vers la Pâque définitive).
  • Métaphore du chandelier à sept branches. w Trame possible des sept dons de l’Esprit.

4. Le mystère pascal, forme de la vie dans l’Esprit. Autres suggestions pastorales

4.1. Lex orandi – lex credendi

Pour une empreinte pascale sur les formes de célébrations et leurs catéchèses initiatiques.

  • Le baptême : risquons le plongeon

« Par le baptême, les hommes sont greffés sur le mystère pascal du Christ : morts avec lui, ils sont ensevelis avec lui, ressuscités avec lui » (SC, n. 6, se référant à Rm 6,4 ; Ep 2,6 ; Col 3,1 ; 2 Tm 2,11). Le texte de Lima va aussi dans le sens de la participation par le baptême à la mort et à la résurrection du Christ28. Les symboles marquent le cœur, l’âme, l’esprit et le corps.

Proposition 6 : Risquons donc, autant que faire se peut, le baptême par triple immersion, avec une descente vers les eaux, si l’architecture le permet, y compris pour les catéchumènes adultes (c’est la forme normale « la plus significative » dans l’Église latine, dit le CEC, n.1239).

 

Proposition 7 : Vivons le baptême des enfants et des adultes de préférence à la vigile pascale.

 

Proposition 8 :

  • Travaillons les textes du RICA avec les catéchumènes, leurs groupes accompagnateurs et toute la communauté. N’omettons pas la grande prière anamnétique et épiclétique de bénédiction de l’eau.
  • Puisque lex orandi, lex credendi, donnons une forme pascale à l’ensemble de notre catéchèse baptismale et catéchuménale.

Comme le dit T. Radcliffe dans son plaidoyer pour un christianisme vigoureux, risquons le plongeon29. Avons-nous vraiment l’intention et l’envie de proposer la foi aujourd’hui, dans la créativité, l’audace et la fraternité, pour une Église en devenir ? Les services de catéchèse et de catéchuménat servent d’aiguillons à l’ensemble de l’Église pour qu’elle ait envie d’engendrer de nouveaux chrétiens. Nous laissons-nous suffisamment bousculer par les catéchumènes et les recommençants30 ?

Proposition 9 :

  • Puisque la liturgie actualise les saints mystères, visons autant que possible à une pastorale catéchuménale et catéchétique qui souligne l’unitotalité du mystère pascal.
  • Notamment par la célébration groupée et unifiée des trois sacrements de l’initiation Baptême / Confirmation / Eucharistie. En intensifiant toutes les catéchèses mystagogiques néo-catéchuménales. Ceci notamment pour conserver à l’eucharistie sa dimension initiatique et par souci de rapprochement œcuménique avec nos frères orthodoxes.
  • Pour une catéchèse pascale de l’eucharistie
Proposition 10 :

  • Pour une herméneutique par l’histoire du salut du repas eucharistique de communion. Montrer qu’à chaque eucharistie, c’est tout le mystère pascal traversant toute l’Écriture qui s’actualise (comme sur la route d’Emmaüs), à travers un pan spécifique de l’histoire du salut lié au mystère du jour.
  • Travailler en catéchèse les prières eucharistiques, notamment celles pour les assemblées d’enfants. Continuer de veiller à favoriser la participation active de l’assemblée à ces grandes prières de bénédiction et de louange exprimant en mots le mémorial de sa Pâque (cf. messes avec acclamations du peuple de Dieu).
Proposition 11 :

  • Souligner davantage le signe d’unité que constitue la fraction du pain (cf. PGMR, n. 56c ; 283) avec de grandes hosties et le partage du vin eucharistique (une seule coupe – plusieurs calices).
  • Offrir « normalement » la communion à la coupe par fidélité à l’institution de Jésus (cf. SC, n. 55 ; PGMR, n. 56h ; 240.241), notamment à la vigile pascale, comme le souligne avec insistance une lettre de la Congrégation pour le culte divin de 1988.
  • Dé-privatiser le geste de communion (sans fausses dévotions) : c’est le peuple en marche des sauvés qui processionne vers son Sauveur.
  • Dimanche – Eucharistie – Assemblée

Proposition 12 :

  • Souligner le caractère pascal de chaque huitième jour (cf. SC, n. 106).
  • Privilégier le thème pascal de la célébration dominicale en ne l’obscurcissant pas par les intentions des dimanches thématiques.
  • Continuer de favoriser les rassemblements dominicaux autour de l’eucharistie (plutôt que les ADAP). Et veiller à élargir les conditions d’accès au service de présidence de l’eucharistie, pour que le peuple de Dieu ne soit pas privé de la « source et du sommet » de la vie chrétienne.
  • Pour une catéchèse pascale du sacrement de réconciliation

Proposition 13 :

  • « Dépoussiérer » pour les adultes (comme pour les enfants et les jeunes) le sacrement du pardon en en faisant une occasion de renouveler à chaque fois la grâce du baptême (la fête du pardon avec un T-shirt blanc, lors d’un temps fort pour les jeunes, pour un nouveau départ spirituel lors du mariage).
  • Dieu nous y donne la grâce de sa miséricorde et la force de progresser en sainteté.
  • 4.2. Lex orandi, lex credendi, lex agendi
  • Responsabilité pascale de l’éthique et de la diaconie
  • La charité est l’expression du mystère pascal, comme l’exprime le geste prophétique du lavement des pieds (Jn 13).
  • Voir le beau n. 38 de Gaudium et spes : « L’activité humaine et son achèvement dans le mystère pascal : À ceux qui croient à la divine charité, il apporte ainsi la certitude que la voie de l’amour est ouverte à tous les hommes et que l’effort qui tend à instaurer une fraternité universelle n’est pas vain. […] En acceptant de mourir pour nous tous, pécheurs, il nous apprend, par son exemple, que nous devons aussi porter cette croix que la chair et le monde font peser sur les épaules de ceux qui poursuivent la justice et la paix. Constitué Seigneur par sa résurrection, le Christ […] agit désormais dans le cœur des hommes par la puissance de son Esprit ; il anime aussi, purifie et fortifie ces aspirations généreuses qui poussent la famille humaine à améliorer ses conditions de vie et à soumettre à cette fin la terre entière. »

Proposition 14 :

  • Pour une catéchèse pascale, liturgique et doctrinale, invitant à la responsabilité envers la paix, la justice sociale et la sauvegarde de la création (cf. Laudato si’) 31.
  • Dans cette intention, vivre annuellement le lavement des pieds le Jeudi Saint. Le proposer à d’autres moments de l’année en catéchèse (et liturgie).
  • Pour une forme pascale de la « vie dans l’Esprit » (Rm 8)
  • Toute l’existence est eucharistique, mort au péché et à la mort et offrande de soi dans l’Esprit du Père et du Fils. « Puisque l’Esprit est notre vie, que l’Esprit nous fasse aussi agir » (Ga 5,25).
Proposition 15 : Pour une catéchèse des dons et des fruits de l’Esprit dans la préparation et la mystagogie du sacrement de la confirmation et à chaque Pentecôte.
  • 4.3. Une spiritualité d’exode
  • Toute la vie spirituelle et mystique tend à l’union au Crucifié Ressuscité, depuis la voie carmélitaine, en passant par les quatre semaines des Exercices spirituels de saint Ignace : mort au vieux levain du péché, résilience et pardon, guérison et renaissance à la vie.

Proposition 16 :

  • Pour une spiritualité d’exode des catéchistes32 faite de démaîtrise, à l’exemple de la kénose du Fils (Ph 2,4-11) et d’espérance eschatologique. Nous sommes déjà morts au péché et ressuscités, nous sommes citoyens des cieux (Ph 3,20). Cf. Je veux voir Dieu du Père Marie-Eugène de l’Enfant Jésus33.
  • Parlons davantage des fins dernières, revisitons le langage de « l’eschatologie » si présent dans notre langage et notre univers (notamment sportif).
  • Pour des catéchistes disciples missionnaires « enthousiastes » (remplis de Dieu). Vivons et catéchisons en ressuscités !

Proposition 17 :

  • Investir dans la pastorale des funérailles – y compris avec eucharistie –, lieu carrefour de proposition de la foi en la résurrection (par rapport à la réincarnation), à des personnes « en périphérie », lieu éminent de première annonce. Sans gommer le « passage obligé » de la rupture et de la tristesse du deuil.
  • Pour un itinéraire mystagogique d’accompagnement des familles endeuillées.
  • Père François-Xavier Amherdt, professeur de théologie à l’université de Fribourg
  • 1 Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France et principes d’organisation, Paris, Bayard / Cerf / Fleurus-Mame, 2006 (cité TNOC), au début du chapitre 2 placé en exergue de notre colloque, « Le mystère de Pâques au cœur de l’initiation », pp. 25-44.
  • 2 Coll. « Documents des Églises », Paris, Bayard / Cerf / Fleurus-Mame, 2003, avec également les 7 livrets publiés en 2004 par le CNER.3 Zygmunt BAUMAN, Le présent liquide. Peurs sociales et obsessions sécuritaires, Paris, Seuil, 2007 (Liquid Modernity, Cambridge, Polity Press, 2000) et La vie liquide, Rodez, Éd. Le Rouergue/Chambon, 2006 (Liquid Life, Cambridge, Polity Press, 2005). Voir ma contribution « La communauté, un milieu nourricier pour la foi », dans I. MOREL – J. MOLINARIO – H. DERROITTE (dir.), Les catéchètes dans la mission de l’Église, coll. « Cerf – Patrimoines », Paris, Cerf, 2016, pp. 121-141.
  • 4 Enzo BIEMMI, La seconde annonce. La grâce de recommencer, coll. « Pédagogie catéchétique », n. 29, Bruxelles, Lumen Vitae, 2014.
  • 5 Cf. Amoris laetitia, n. 73, « Ce mystère est grand » (Ep 5,32). Ne faisons pas peser sur les couples un fardeau trop lourd et inaccessible de devoir refléter parfaitement l’union du Seigneur et de son Épouse !
  • 6 Erik H. ERIKSON, Identity and the Life Circle, New York, Norton, 1980; The Life Circle Completed. A Review, New York, Norton, 1982 ; Adulthood, New York, Norton, 1988.
  • 7 Cf. le Tome 104 (4/2016) de la revue Recherches de Science Religieuse sur Les âges de la vie, et mon article « Un développement spirituel vers une nouvelle naissance à tout âge : ressources pastorales et catéchétiques », pp. 551-568.
  • 8 Si nous reprenons les quatre points de vue du TNOC pour l’organisation de la catéchèse.
  • 9 Cf. Dan BROWN, Origine, Paris, J.C. Lattès, 2017.
  • 10 Paris, Gallimard, 2016.
  • 11 Paris, Albin Michel, 2007.
  • 12 Paris, L’iconoclaste, 2017.
  • 13 Cf. mon ouvrage avec Pierre VIANIN, À l’école du Christ pédagogue. Comment enseigner à la suite du maître ?, coll. « Perspectives pastorales », n. 5, St-Maurice, Saint-Augustin, 2011.
  • 14 Cf. Joël MOLINARIO, « Initiation et mystère pascal », Catéchèse 165 (4/2001), pp. 46-60.
  • 15 Cf. André LUNEAU, L’histoire du salut chez les Pères de l’Église. La doctrine des âges du monde, coll. « Théologie historique », n. 2, Paris, Beauchesne, 1964.
  • 16 Cf. Yves CONGAR, Un peuple messianique. L’Église sacrement du salut. Salut et libération, coll. « Cogitatio fidei », n. 85, Paris, Cerf, 1975.
  • 17 Cf. Jean-Louis SOULETIE, « Destin du mystère pascal dans la christologie », La Maison-Dieu 240 (2004), pp. 59-87, ici pp. 79-80.
  • 18 Cf. le numéro 3/2004 de Lumen Vitae, Catéchèse et liturgie : une conversion réciproque.
  • 19 Odon CASEL, La fête de Pâques dans l’Église des Pères, coll. « Lex Orandi », n. 37, Paris, Cerf, 1963.
  • 20 1ère édition 1945, 5e édition relue et augmentée, coll. « Lex Orandi », n. 4, Paris, Cerf, 1957.
  • 21 Voir Karl LEHMANN – Edmund SCHLINK (Hgb.), Das Opfer Jesu Christi und seine Gegenwart in der Kirche. Klärungen zum Opfercharakter des Herrenmahls, Reihe « Dialog der Kirchen », Nr. 3, Freiburg / Göttingen, 19863.
  • 22 Vatican II, Constitution sur la sainte liturgie Sacrosanctum concilium, Rome, 1963, n. 2 (8 fois) ; 5 (2 fois) ; 6 ; 61 ; 104 ; 106 ; 107 ; 109 (citée SC).
  • 23 Cf. Raniero CANTALAMESSA, La Pâque dans l’Église ancienne, coll. « Traditio christiana », n. 4, Bern, Peter Lang, 1980.
  • 24 SC, n. 296.
  • 25 Athanase RENOUX (éd.), Le Codex arménien Jérusalem 121, Patrologia orientalis 35/1 et 36/2, Turnhout (Belgique), Brepols, 1969 et 1971.
  • 26 SC, n. 123.
  • 27 Cf. V. SAXER, Les rites de l’initiation chrétienne du IIe au VIe siècle : esquisse historique d’après les principaux témoins, Spoleto, Centro italiano di studi sull’alto medievo, 1988, p. 398, avec références à Augustin.
  • 28 Cf. FOI ET CONSTITUTION – COE, Baptême, Eucharistie, Ministère, Paris, 1982.
  • 29 Timothy RADCLIFFE, Faites le plongeon. Vivre le baptême et la confirmation, Paris, Cerf, 2012.
  • 30 C’est le grand accent des publications de mon ami Roland LACROIX, dans sa thèse défendue le 14.12.2017 à l’ISPC. Voir son livre Devenir chrétien, coll. « Tout simplement », n. 41, Paris, L’Atelier, 2006, et son article « Le catéchuménat, quel intérêt ? », Lumen Vitae 66 (3/2006), Catéchuménat : modèle pour la catéchèse ?, pp. 287-301.
  • 31 Cf., sur le plan œcuménique, Jean-Jacques VON ALLMEN, Célébrer le salut. Doctrine et pratique du culte chrétien. Rites et symboles, Genève / Paris, Labor et Fides / Cerf, 1984.
  • 32 Cf. François-Xavier AMHERDT (dir.), Lumen Vitae 71 (1/2016), Pastorale et catéchèse : quelle spiritualité ?, pp. 1-120.
  • 33 Venasque / Toulouse, Éd. du Carmel, 20142.

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